Retrouvez chaque semaine dans le blog de Sowefund les secrets des start-ups françaises qui font l’histoire !

Et la start-up de la semaine est… Sigfox !

Sigfox, start-up toulousaine, vient juste de réaliser la plus grosse levée de fonds de l’histoire des start-ups en France, avec pas moins de 100 Millions d’euros de fonds collectés, et à la clé le passage dans une autre dimension. Décortiquons ensemble les secrets de cette start-up française à l’avenir prometteur.

Sigfox, ou l’innovation de rupture sur le marché de la connectivité

« One network, A billion dream » : telle est la promesse de Sigfox, la première start-up à proposer une connectivité mondiale et bas débit dédiée à l’Internet des objets (IdO).

Le constat : Dans un monde de plus en plus interconnecté, il devient nécessaire de parvenir à faire circuler l’information rapidement et efficacement d’une machine à une autre. En effet, les objets connectés inondent déjà aujourd’hui notre quotidien : ordinateurs, smartphones, montres, balances, thermomètres, détecteurs de fumée, et bientôt réfrigérateurs, tables, canapés, tapis… Autant d’objets voués à devenir très vite autonomes, et à communiquer les uns avec les autres pour rendre notre quotidien plus fluide et plus intelligent. Or, l’avènement de ce secteur plein de promesses nécessite un réseau efficace et économique pour gérer les flux d’informations résultant de l‘Internet des objets (IdO), avec les contraintes qui lui sont associées : consommation énergétique optimisée et coûts de communication faibles, pour rendre la technologie utile et accessible à tout un chacun partout dans le monde.

La réponse de Sigfox : Créer un réseau de connectivité global, économe en énergie et indépendant des infrastructures actuelles (GSM, WIFI, et Bluetooth), pour permettre le transfert de messages entre les objets, ou Machine to Machine (M2M).

Focus sur l’entreprise : comment fonctionne Sigfox ?

Quelques éléments d’histoire : Créée en 2009, la start-up Sigfox, telle qu’elle existe actuellement, est le fruit d’une rencontre, celle de Ludovic Le Moan, entrepreneur dans le M2M et les media sociaux, et Christophe Fourtet, fondateur de l’entreprise Sigfox, qui fournit à l’époque des solutions traditionnelles de M2M. En 2010, Christophe Fourtet a découvert une technologie permettant aux machines d’échanger de petites quantités d’informations sur de longues distances. Il en fait part à Ludovic Le Moan, qui a le déclic :

« Cela me paraissait trop beau pour être vrai ! J’avais trouvé le Graal. J’ai passé six mois à vérifier la cohérence entre le discours et la réalité. Puis, j’ai décidé d’acquérir Sigfox pour le transformer en opérateur. »

L’offre de Sigfox : Concrètement, Sigfox propose aux fabricants d’objets connectés d’équiper leurs machines d’un système de plug and play, constitué d’une puce à faible consommation intégrée dans un capteur connecté à Internet via Sigfox. Ce dispositif permet aux objets de communiquer entre eux sur de très longues distances, sans consommer beaucoup d’énergie et à un coût relativement faible (entre 1 et 19 euros par appareil). Pour donner un ordre d’idée, l’économie d’énergie permet d’accéder à une autonomie d’au moins 10 ans pour les objets équipés de Sigfox. Et la technologie s’est déjà imposée dans un rayon de 2 millions de kilomètres carré. Les pays concernés sont les Pays-Bas, le Royaume Uni, l’Espagne, la France, et la Russie. Un exemple d’application : en France, Clear Channel utilise Sigfox pour la surveillance des panneaux publicitaires.

Le business model : Sigfox propose un prix oscillant entre 5 et 15 euros pour la puce, et un abonnement compris entre 1 et 9 euros pour le réseau, de quoi permettre une accessibilité de la technologie à grande échelle.

Le financement : La levée de fonds de 100 millions d’euros réalisée par Sigfox en Février a concerné trois types types d’acteurs : un fonds américain (Elliot Management Corporation), trois opérateurs télécoms internationaux (Telefonica, SK Telecom et NTT Docomo Ventures) et des entreprises (GDF Suez, Air Liquide et Eutelsat). Ce financement record va permettre à Sigfox de poursuivre ses ambitions de croissance interne, de développement de sa technologie, et d’extension à l’international, notamment aux Etats-Unis.

La valeur ajoutée, ou pourquoi ça marche : Sigfox se lance sur un segment de marché inexistant à l’heure actuelle. Il s’agit du premier opérateur de l’Internet des Objets, qui parvient en outre grâce à sa technologie inédite, à faire communiquer les objets connectés sur des distances très élevées, avec une consommation d’énergie faible, et à un coût défiant toute concurrence. Ces différents atouts permettent d’envisager un potentiel d’acteur global du marché pour Sigfox. Pour l’anecdote, beaucoup évoquent le rajout d’un S derrière les fameux GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon).

Quelques limites : le débit de transfert des données reste faible, et les machines équipées par Sigfox ne peuvent émettre que 150 messages par jour. Pour les objets les moins énergivores, comme les détecteurs de fumée, cela ne pose pas de problème a priori, mais les cameras par exemple restent encore inadaptées à cette technologie.

le monde de sigfox

La stratégie gagnante de Sigfox – les points clés à retenir

  • Comprendre le marché, et répondre à un véritable besoin : Sigfox a compris la nécessité de réduction des coûts et de l’énergie consommée sur le marché du M2M ;
  • Si possible, être le premier sur son segment de marché : c’est le cas de Sigfox dans l’Internet des Objets ;
  • Chercher à devenir incontournable pour les utilisateurs : tous les opérateurs de l’IdO et du M2M devront s’équiper d’un modem Sigfox pour fonctionner efficacement, et Sigfox s’adresse à tous les secteurs :  agriculture, automobile, bâtiment, villes, service public…;
  • Savoir bien s’entourer, notamment bâtir les bons partenariats : Anne Lauvergeon a par exemple rejoint le Conseil d’Administration de Sigfox pour conseiller l’entreprise, notamment pour sa levée de fonds.
  • Avoir une vocation internationale : Sigfox se veut le global leader de la connectivité bas débit et basse consommation pour l’Id0.

 

 

 

 

 

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