Le football est le sport le plus populaire du monde. Le succès d’un club de foot est lié au talent des joueurs mais également à la fidélité et au soutien de leurs supporters. Ces supporters qui suivent pendant des années les victoires de leur club favori peuvent désormais, dans certains pays, en devenir actionnaire. De plus en plus d’associations de supporters se créent pour devenir actionnaire et prendre part aux décisions de leur club. Et pourquoi ne pas financer les clubs de football via une plateforme d’equity crowdfunding ?

Le financement des clubs de football en Europe

Pour financer les clubs de football via les supporters, trois modèles différents sont à l’œuvre, en Angleterre, en Allemagne et en Espagne.

En Allemagne, les clubs de football doivent appartenir à 50%, plus une voix, à leurs supporters. C’est la loi du « 50+1 ». Les supporters actionnaires sont réunis au sein d’associations sportives à but non lucratives, et prennent part aux décisions du club. D’après une étude du cabinet Deloitte, la participation des supporters à la gestion financière des clubs en Bundesliga (championnat d’Allemagne de football) expliquerait les bons résultats économiques des clubs allemands et serait une des raisons de leur stabilité financière.

En Angleterre, les associations de supporters rachètent des actions à leurs clubs. 200 clubs au Royaume-Uni seraient en partie aux mains de leurs supporters. Le célèbre club londonien Arsenal appartient à 3,5% à une association de supporters qui rachète chaque mois des parts de ce club coté en Bourse. Ces associations sont accompagnées par Supporters Direct, une organisation qui conseille les supporters désireux de participer à la gestion de leur club.

Les socios, en Espagne, sont des supporters qui paient tous les ans une cotisation d’une centaine d’euros pour devenir propriétaires d’un club. Toutes les décisions concernant le club n’appartiennent pas aux socios espagnols, mais ils élisent toutefois le président du club.

Le financement des clubs en France

En France, on est encore loin de l’actionnariat populaire. Certaines associations se créent pour faire évoluer le modèle français.

« À la Nantaise » est le premier projet d’actionnariat populaire du football français. Cette association de supporters du FC Nantes rassemble plus de 2300 adhérents et entreprises. Elle envisage de monter au capital du club pour contribuer à sa gestion. Une première levée de fonds à hauteur de 7% du club a déjà été réalisée. Néanmoins, la direction et l’actuel président du FC Nantes, Waldemar Kita restent hostiles à ce projet et n’ouvrent pas le dialogue avec les membres de l’association.

Récemment, c’est l’Evian Thonon Gaillard qui proposait à ses supporters de devenir actionnaires du club, à partir de 5 euros. Le club était dans une situation financière difficile. Ce projet aurait pu devenir le premier projet d’actionnariat public réalisé en France. La DNCG a cependant décidé de rétrograder de club haut savoyard en CFA, faisant échouer le projet.
L’actionnariat populaire est pourtant un projet intéressant pour les clubs. Ce système permettrait d’apporter des entrées économiques supplémentaires. Une aubaine pour beaucoup de clubs français dans une situation financière difficile.

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