Le terme scientifique symbiose se définit de la manière suivante : association constante, obligatoire et spécifique entre deux organismes ne pouvant vivre l’un sans l’autre, chacun d’eux tirant un bénéfice de cette association. Cette définition semble coller de près à la description d’une relation entre grands groupes et startups, qui ne cessent de travailler de plus en plus ensemble, afin d’assurer chacun de leur côté une pérennité économique. Toutefois, des divergences paraissent éclore, comme le prouve le baromètre 2017 des relations startups-grands groupes réalisée par le Village by CA et Bluenove. Les entreprises présentent un taux de satisfaction nettement supérieur à celui des startuppeurs, ce rapport l’illustre au niveau de différentes métriques. A titre d’exemple, 54% des startuppeurs jugent la relation avec les grands groupes déséquilibrée alors que 85% des grands groupes la jugent au contraire équilibrée. Pourquoi les startups et grosses boites persistent-elles donc à collaborer ?

 

Des avantages conséquents pour les deux camps 

Du côté des startups, travailler avec une entreprise est un moyen de s’assurer une porte de sortie, notamment par le rachat de leur structure à terme. C’est aussi un mode de recherche de financement extrêmement efficace car, cet investissement relativement faible pour une grosse organisation s’avère avoir un impact décisif sur le développement de la jeune pousse. De plus, les jeunes entrepreneurs obtiennent au travers de cette relation un retour d’expérience enrichissant, leur permettant au passage d’éviter un grand nombre de pièges dans le développement de leur business. Coopérer ensemble, leur assure également une plus large visibilité et crédibilité auprès de leur écosystème.

Pour les grands établissements cette association s’avère essentielle, en effet 64% d’entre eux déclarent qu’il est aujourd’hui important de travailler avec des startups, et 23% qu’il s’agit d’un enjeu vital (selon l’étude imaginatik et Masschallenge, 2016). Effectivement après le séisme provoqué par Uber ou AirBnb, acteurs incontournables de l’économie mondiale, les firmes ont réalisé que les startups ne pouvaient plus être mises sur le banc de touche. Afin d’accélérer leur cycle d’innovation et répondre aux attentes des consommateurs bouleversées suite à la révolution digitale, une collaboration leur permet d’effectuer des travaux de R&D rapides et au plus près des besoins du public. Par ailleurs, cela leur permet surtout de surveiller l’apparition de futurs sérieux concurrents et éviter d’être évincés du marché. A terme, détenir un partenariat peut être source d’une création de valeur supérieure à celle issue d’une compétition frontale avec des acteurs neufs. Suite à ce constat, 23 des 25 grands groupes français du Forbes Global 500 ont mis en place des programmes s’adressant aux startups, sous forme de fonds d’investissement, d’incubateurs et d’accélérateurs, d’espaces de co-working et concours d’innovation.

 

Vers un inversement du rapport de forces ? 

Finalement, la grande majorité des petites entités souhaitent davantage accéder au marché, que de se faire racheter par leurs partenaires à terme. Les financements publics prennent d’ailleurs de plus en plus d’importance dans l’apport financier nécessité par ces jeunes projets, remettant alors en cause le rôle primordial promis par les grandes compagnies. Afin de conserver cet échange bénéfique entre les deux parties, un changement d’approche sera sans doute nécessaire.

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