Une levée de fonds est un exercice qui en plus d’être complexe, demande de la préparation. En effet, certaines étapes préliminaires sont impératives avant de se lancer dans le bain du financement.
Parmi les cases à cocher, il y a la production d’un document bien connu des entrepreneurs : le Business Plan Financier. Le BP, ce sont les projections financières qui vont vous permettre de crédibiliser (ou non) votre projet auprès des investisseurs potentiels.

L’idée de cet article n’est pas de vous donner un « archétype » mais plutôt de vous éviter les anomalies traditionnelles et de vous donner quelques conseils pour faire de votre BP un argument fort qui fluidifie les échanges avec les intéressés. Pour en savoir plus sur le reste du Business plan, vous pouvez consulter notre guide entrepreneur.

LES HYPOTHÈSES : DE ROME PARTENT TOUTES LES ROUTES

Le but d’un BP est d’établir des projections financières qui permettent d’estimer les futures performances de votre entreprise. Or, n’ayant pas (encore) la possibilité de prédire l’avenir, il va vous falloir faire des hypothèses. Ces hypothèses seront en fait les variables qui définiront vos KPI et donc l’élément le plus important de votre BP. Ce sont elles qui viendront crédibiliser vos aspirations. Il faut les voir comme la source d’où partent tous les cours d’eau.

Prenons un exemple. Vous devez créer une ligne de Chiffre d’affaires (KPI) sur 3 ans. L’erreur serait de définir le CA sur un nombre de clients en dur qui augmente sur la base d’une suite mathématique. Ici, il faudrait approfondir. Le CA est défini par le nombre de clients (Clients + New – Churn(*)) et la taille du panier. Pour définir le CA on peut donc faire des hypothèses sur l’acquisition (Facebook, Commerciaux), le churn, le panier moyen etc. L’idée est de rendre le BP flexible en fonction de vos changements de stratégie (par exemple la conséquence d’une augmentation du panier moyen sur le CA) et crédible.

En suivant ce raisonnement vous verrez vite que l’on peut aller très loin en hypothèse et créer de nombreuses liaisons entre les éléments du BP. C’est ce travail qui va crédibiliser votre BP Financier.

Il est évident que l’approfondissement de ces hypothèses dépend du stade de développement de votre projet. Si vous souhaitez lever des fonds alors que votre produit n’est pas encore commercialisé, vous aurez du mal à imaginer des hypothèses sur la base d’observations. Cela n’est pas un problème en soit tant que vous définissez vos KPI à partir d’hypothèses d’une part (même moins complexes) et d’hypothèses cohérentes d’autre part.

LA LISIBILITÉ : TOUT UN ART !

Parce qu’élaborer des hypothèses poussées n’était pas suffisant, il faut également rendre votre Business Plan Financier lisible. Dites-vous que la personne qui va le parcourir reste à convaincre. À l’image d’un bon CV pour un RH, votre BP doit être facilement déchiffrable, bien organisé et en venir aux faits.

Évitez-donc les codes couleurs extravagants et les tableaux à n’en plus finir. Mieux vaut faire deux onglets qui interagissent l’un avec l’autre mais qui sont respectivement clairs, qu’un seul tableau mal organisé.

Certains éléments sont essentiels dans la construction d’un BP. Pour être complet il doit contenir un compte de résultats sur 3 ans, un plan de trésorerie et un plan de financement. Le reste des onglets doivent contenir les variables explicatives de ces trois principaux documents.

ASSUMER LES SPÉCIFICITÉS DE VOTRE PROJET : FAITES-LE À VOTRE SAUCE

 Lorsque vous élaborez votre BP Financier il est important de prendre en compte les spécificités de votre projet. Du SAAS au retail, les pôles de dépenses peuvent changer drastiquement. Mais il y a également des facteurs clés, qui peuvent intervenir d’un secteur d’activité à l’autre.

Voici deux exemples :

 La Foodtech ambitionne de révolutionner notre alimentation. Mais certaines start-ups, en proposant leurs propres plats cuisinés, ont introduit une nouvelle variable : la péremption. Il faut l’intégrer au BP car cela ronge la marge.

 Dans l’économie collaborative (par exemple Les Cachotières), l’intervention d’un particulier dans le parcours peut causer du tort (dégâts, accidents, usure etc.) au client. Il faut donc prévoir ce risque et intégrer par exemple un coût d’assurance client.

En espérant que ces conseils vous auront servis, l’équipe de Sowefund vous souhaite bon courage pour la création de votre Business Plan Financier. À vous de jouer !

(*) Churn = La perte de clients

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