En moins de 10 ans, le crowdfunding connait un véritable boom de croissance : en 2009, les 9 principales plateformes de co-financement étaient parvenues à lever près de 10 millions de dollars, et ont atteint l’année dernière plus de 767 millions de dollars, regroupant des contributeurs provenant de 200 pays. Le financement des startups se démocratise donc de plus en plus, et semble ouvrir de nouvelles possibilités notamment pour l’entrepreneuriat féminin, largement discriminé par les acteurs traditionnels de l’investissement. En effet, le rapport « Women Unbound: Unleashing female entrepreneurial potential » mené par le cabinet d’audit PWC et The Crowdfunding Center, confirme une tendance largement positive pour les startups féminines et leur développement financier. Cette étude, publiée le 24 juillet 2017, a été menée sur les 9 principales plateformes en 2015 et 2016 dans 205 pays.

 

Le financement par la foule : nouvelle solution face aux inégalités sexistes

Entre sous-représentation, clichés et comportements sexistes, les femmes sont sujettes à de nombreuses difficultés dans le monde de l’entrepreneuriat. Toutefois, ce nouveau mode de financement permet à tout type de particuliers d’investir, et supprime en partie les comportements genrés et sexistes (pour plus d’informations). De ce fait, un constat surprenant apparait : les femmes semblent être meilleures en crowdfunding que les hommes, partout dans le monde et dans tout secteur d’activité. Globalement, les startuppeuses sont plus nombreuses à atteindre leur objectif de levée de fonds que leurs homologues masculins : soit plus de 32%. Dans les pays importants en volume du financement participatif tels que le Royaume-Uni et les Etats-Unis, cette prédisposition est également marquée. Par exemple, seulement 20% des opérations masculines aboutissent contre 26% pour les femmes chez les British et 24% chez les Américains. Parmi les acteurs émergents de ce nouveau mode de financement représentés par la Chine, l’Inde, le Brésil, le Mexique, la Russie, l’Indonésie et la Turquie : 10% des campagnes menées par les femmes sont réussies contre seulement 4% pour l’autre sexe. En France, les femmes entrepreneurs réussissent deux fois mieux que leurs hommes sur le terrain du crowdfunding : 24% des campagnes menées par des femmes ont atteint les objectifs fixés face à seulement 13% des campagnes menées par des hommes. Ce taux de réussite est également plus important peu importe le domaine d’activité de la startup : même dans le secteur de la technologie (dans lequel les femmes sont sous-représentées), le taux de réussite est de 13% pour les campagnes féminines et de 10% pour les campagnes masculines. De même, en moyenne les projets féminins obtiennent des promesses de dons supérieures à celles adressées aux hommes avec une différence de 5% : un investisseur particulier donne en moyenne 87 dollars à une entrepreneuse contre 83 dollars à un entrepreneur.

 

Des difficultés qui persistent

Malgré ces différentes statistiques prometteuses, les femmes restent en retrait sur 2 points principaux : les hommes sont plus nombreux à se lancer dans l’aventure des campagnes de levée de fonds en crowdfunding, et sont également plus ambitieux quant au montant demandé. Au niveau mondial, les projets menés par les hommes ont remporté 654 millions de dollars contre 196 millions pour les femmes. De plus, parmi les 63 levées de fonds supérieures à 1 million, seulement 7 ont été menées par des femmes, sachant que la campagne féminine la plus élevée s’élève seulement à la 18ème place.

 

Le crowdfunding est certes une solution pour développer l’entrepreneuriat féminin, mais nécessite encore du temps pour permettre aux femmes de lever les mêmes montants que les hommes

Tags: