L’agriculture a longtemps été considéré comme un milieu vieillissant qui prenait le contre-pied du virage technologique. Mais la tendance change. Depuis quelques années, de nombreux entrepreneurs voient dans cette activité millénaire des opportunités d’innovation et se lancent sur le marché.
Si bien que l’agriculture d’aujourd’hui s’imagine aussi bien à la campagne que dans les villes, et que les nouveaux modes de production voit le jour à la fois dans les champs mais aussi dans les incubateurs.
C’est dans ce contexte qu’ Agriloops à pu développer la première culture aquaponique en eau salée afin de proposer aux consommateurs des crevettes quasiment urbaine : élevées dans le respect de l’environnement mais près de chez eux et dans une logique de circuits courts !
LA MICRO-PRODUCTION : CHACUN SES OIGNONS
L’agriculture est souvent vue par les citadins comme une activité lointaine et rurale : « Par de-là les immeubles, quelque part derrière les surfaces de bétons, à des kilomètres de là, s’étendent des champs à perte de vues où quelques hommes de paille cultivent les aliments qui nous nourrissent à notre faim ». Les consommateurs se sentent loin de la production et des producteurs. Pourtant, ils sont soucieux de leur alimentation et des problématiques sanitaires.
Face à ce constat, des entrepreneurs ont décidé de ré-éduquer le citadin et de lui de redonner goût à l’agriculture. Ainsi, des startups comme « Ciel mon radis ! » propose des kits d’intérieur, assemblables en quelques minutes et pas plus larges qu’un carton, pour cultiver du basilic, des radis ou encore des tomates cerises. Le potager au bureau ou à la maison, c’est possible.
La vraie valeur ajoutée de ces solutions est de rapprocher le citadin de la production alimentaire. Elles ne sont pas déployables à grande échelle et n’ont pas réellement d’objectif de productivité.
LE STREET FARMING : LE BITUME FERTILE
Aujourd’hui certains fruits et légumes peuvent parcourir plus de 1500 kilomètres avant d’être consommées. Du fait de cet éloignement, les citadins modernes, pourtant à la recherche d’un mode de vie plus sain et de pratiques durables, se sentent déconnectés des produits qu’ils consomment et ressentent un manque de traçabilité et de sécurité. Sans information sur les pratiques agricoles, les pesticides et autres produits chimiques utilisés ils sont en perte de confiance dans le modèle agricole actuel.
C’est pourquoi certains entrepreneurs de l’Agritech ont décidé de développer des solutions pour relocaliser l’agriculture en ville. C’est par exemple le cas Agricool qui développe un nouvel écosystème technologique « indoor » dans des containers afin de cultiver au cœur des villes des fraises “sans OGM, ni pesticides”.
Ces solutions innovantes permettent la mise en place de circuits-courts et encouragent une agriculture raisonné et responsable.
LES FERMES AQUAPONIQUES : VALEUR AJOUTÉE
Les protéines animales ne sont pas en reste et on voit aujourd’hui une demande de plus en plus importante pour un élevage plus transparent, plus locales mais aussi plus sain ! Cette demande est particulièrement prégnante pour les produits de la mer qui ont aujourd’hui la réputation d’être un des produits alimentaires les plus opaques et les plus décriés. Et c’est ici que les agriculteurs urbains et leurs innovations interviennent à nouveau avec cette fois-ci : l’aquaponie, soit l’association entre AQUAculture et hydroPONIE.
L’objectif est de re-créer un écosystème vertueux entre des poissons et des plantes comestibles. En effet, via cette technique, des espèces animales aquatiques sont élevées dans des bassins puis l’eau riche en rejets aquacoles dissous (éléments azotés, potassium, etc.) est amenée à des plantes qui peuvent utiliser ces éléments nutritifs pour leur croissance. C’est ainsi que certaines fermes per
L’avantage de ces fermes c’est qu’elles n’ont pas besoin de sols fertiles. Elles peuvent donc être installées en milieu urbain, en milieu pollué ou en milieu industriel afin de rapprocher les productions des consommateurs et d’offrir de nouveaux produits en circuits courts comme le fait par exemple Urban Farmers en Suisse.
Ces installations ont néanmoins une limite aujourd’hui puisqu’elles ne fonctionnent qu’en eau douce et permettent donc de produire des espèces à faible valeur ajoutée.
Mais ce problème a récemment été dépassé par la startup Agriloops. La jeune pousse a en effet développé une technologie optimisée et un système de production aquaponique unique en eau salée. En utilisant l’eau salée, Agriloops peut élever des espèces avec une bien plus haute valeur ajoutée et donc d’assurer une meilleure rentabilité. Aujourd’hui Agriloops utilise sa technologie pour produire les premières crevettes fraîches françaises, et donc relocaliser une production qui a lieu aujourd’hui à plusieurs milliers de kilomètres avec des conséquences plus que néfastes sur l’environnement.