De nombreux entrepreneurs et créateurs de start-up ont fait le choix de s’orienter dans deux directions : voter Fillon ou Macron.
Il y a quelques semaines Emmanuel Macron était invité par la French Tech au Palais Brongniart à Paris. Lors de cet évènement le candidat d’En marche ! s’est retrouvé en face de 600 personnes dont des dizaines d’entrepreneurs de la nouvelle économie. Emmanuel Macron sollicite les entrepreneurs afin qu’ils l’aident à changer le pays. Il a également évoqué les excellents souvenirs de son expérience en tant que Ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique. Le candidat a d’ailleurs recueilli 24,01% des voix des entrepreneurs et des jeunes patrons lors du premier tour.
Les entrepreneurs Frédéric Mazalla (Blablacar), Marc Simoncini (fondateur de Meetic), Xavier Niel (groupe Iliad) et Olivier Mathiot (Priceminister) ont tous affiché leur soutien à Emmanuel Macron avant le premier tour. Son image est donc devenue celle du « candidat des start-ups ». Selon Ifop-Fiducial pour France Digitale, Emmanuel Macron est perçu à 72% comme le candidat le plus proche des jeunes entrepreneurs mais aussi à 48% des TPE-PME.
Au lendemain du premier tour, plusieurs entrepreneurs se sont confiés au Figaro pour donner leurs ressentis sur Emmanuel Macron et sur ce qu’évoque son éventuelle élection à la présidence de la République.
- Le CEO d’Hopwork (plateforme qui met en relation freelances et clients) ; Vincent Huguet.
Pour lui il est essentiel que le futur Président soit profondément pro-européen : c’est important au niveau macro-économique. Il explique que les entrepreneurs ont besoin d’un Président qui souhaite aller encore plus loin dans l’ouverture, pour faciliter l’activité. Sans cela, selon lui, les start-ups françaises ne feront jamais le poids face aux start-ups chinoises ou américaines. L’entrepreneur exprime également qu’Emmanuel Macron est le candidat qui connaît le mieux les entreprises et qu’il est, de ce fait, parfaitement au courant des besoins des entreprises.
- Le fondateur de 360learning (start-up créatrice de formations en ligne) ; Nicolas Hernandez.
Pour lui il faut rester vigilant, Emmanuel Macron n’est pas encore élu. En revanche, si la victoire se confirme, pour le fondateur le candidat d’En Marche ! aura un défi de taille : réinventer les méthodes de travail qui ont écœuré la France. Selon lui sur les grandes entreprises qui essaient de mener la transformation de leur culture du travail, seuls quelques dirigeants y parviennent, car c’est une discipline technique, complexe.
- Le patron de la start-up Le Slip Français ; Guillaume Gibault
Il souhaite s’exprimer davantage en tant que citoyen français qu’en tant que patron. Pour lui le vrai danger reposait sur le fait d’avoir les deux extrêmes au second tour, c’est donc un soulagement. En revanche, pour lui aussi il faut rester vigilant jusqu’au bout. Quant à ce qu’il pense d’Emmanuel Macron, selon lui le candidat incarne un vent de jeunesse et de nouveauté sur la politique française. Les messages qu’il véhicule sont sains pour les start-ups et le monde de l’entreprise.
- La fondatrice de Yogist et grande ambassadrice du yoga en entreprise ; Anne-Charlotte Vuccino
Elle explique qu’elle est profondément choquée que Marine Le Pen soit au second tour. Elle a l’impression que cela paraît « normal » pour beaucoup de personnes, mais pour elle ça ne l’est pas. Elle exprime avoir voté pour Emmanuel Macron dès le premier tour, et cela pour plusieurs raisons. Pour elle c’est le candidat qui connaît et s’intéresse le plus à la nouvelle économie – il en a même fait une de ses priorités – et il travaille sur des thématiques qui sont très importantes pour elle et les autres « petits » entrepreneurs. La fondatrice ajoute ensuite que le candidat souhaite sauvegarder la défiscalisation pour ceux qui veulent investir dans les start-ups et qu’il travaille à faire émerger de nouvelles incitations pour aider les entrepreneurs. Emmanuel Macron réfléchi également beaucoup à la protection de l’entrepreneur, ce qui envoie pour elle des bons signaux. Elle enchaîne ensuite en disant que le candidat va quand même devoir faire attention à ne pas « nourrir » la bulle des start-ups et le cliché selon lequel la vie d’entrepreneur est une idylle facile avec des levées de fonds régulières, et où tout le monde peut tout quitter pour monter sa propre boite.
- Le co-fondateur de Devialet ; Quentin Sannié
Il affirme avoir soutenu Emmanuel Macron à une période ou peu de personnes croyaient en lui. Il dit avoir ressenti qu’il était devenu quelqu’un capable de créer une dynamique en France, de mettre la société en mouvement et de libérer une énergie positive nouvelle. Selon lui le candidat n’a pas une vision de cabinet ministériel, il est sensible à la création, aux affaires ainsi qu’au dynamisme économique. Il explique également qu’Emmanuel Macron a un discours sur le droit à l’échec qui est très novateur et indispensable. Il conclut en disant que s’il faisait de la politique il le ferait de la même manière que le candidat d’En Marche ! : en étant extrêmement entreprenant.