En 2012, la création d’un organisme de financement et de développement des entreprises faisait partie des premiers engagements de François Hollande pour pallier à la crise des entreprises françaises : « Je créerai une Banque publique d’investissement. A travers ses fonds régionaux, je favoriserai le développement des PME et je permettrai aux régions, pivots de l’animation économique, de prendre des participations dans les entreprises stratégiques pour le développement local et la compétitivité de la France. »

La BPI voit le jour le 31 décembre 2012. Elle a pour fonction principale de relancer la compétitivité des entreprises et garantir le financement des PME innovantes sur le sol français. Son objectif est multiple : tout d’abord, encourager la création de PME et de startups à forte capacité de croissance (nouvelles technologies numériques, biotechnologies …) en leur accordant des prêts, mais également d’investir en capital-risque dans ces mêmes sociétés pour les soutenir tout au long de leur développement.

La BPI, un acteur présent à échelle nationale et internationale

Depuis 2013, la BPI dispose de 42 milliards d’euros de force de frappe. Cette somme est répartie entre 3 différents pôles : 20 milliards d’euros destinés à être prêtés, 12 milliards d’euros de garanties et 10 milliards dédiés à l’investissement en fonds propres.

Afin d‘éviter la dispersion des circuits de financements, la BPI agit en guichet unique. La banque intervient donc de manière régionale dans les placements de capitaux, ce qui permet aux régions d’être chacune associée à sa gouvernance et à son fonctionnement. Ainsi, l’Institution travaille comme une seule et même banque regroupant les services financiers de la CDC Entreprises, le Fonds Stratégique d’Investissement (FSI) et l’Oseo.

Un autre objectif de la BPI consiste à accompagner les PME à l’export via des crédits à l’exportation. Des accords ont été signés avec plusieurs de ses homologues étrangers dans le but de participer et de contribuer au financement de projets collaboratifs internationaux. Chacun des partenaires retenus bénéficie d’une offre de financement au plan national. Pour ce faire, la BPI a mis en place l’ADICI, une Aide pour le Développement de l’Innovation en Collaboration Internationale.

Une Institution qui sait s’adapter

Cependant, le réflexe de se tourner vers la BPI n’est pas toujours spontané chez les entrepreneurs : pour cause, ces derniers remettent souvent en question le caractère « public » de l’organisme qui laisse penser que ses administrations fonctionnent de manière trop pointilleuse, avec des projets qui ne rentrent bien souvent pas dans les « cases » pour obtenir des financements.

Pour remédier à ce problème, la BPI a su apporter les modifications nécessaires : Sur l’année 2013 par exemple, la Banque a financé 3210 projets innovants en France et 1680 projets à l’international. Selon le baromètre du capital risque EY, au cours du troisième trimestre de l’année 2014, les montants investis en capital-risque au sein des startups françaises ont atteint 445 millions d’euros pour 188 opérations. La France se retrouve ainsi à la deuxième place européenne des opérations réalisées en capital-risque, tout juste derrière le Royaume-Uni. Un chiffre plus qu’encourageant pour les startups et les PME.

Chiffres issus du bilan 2013

La BPI en chiffres
Les chiffres selon la BPI

L’equity crowdfunding comme complément de financement

Aujourd’hui, l’objectif premier reste de répondre à la très grande diversité des besoins en investissements des jeunes entreprises innovantes. Lors des Assises du financement et de l’investissement, qui se sont déroulées le 15 septembre dernier à Bercy, Emmanuel Macron et Axelle Lemaire ont souligné l’importance de la dynamisation et la fertilisation des réseaux de financement de l’économie, en mettant principalement l’accent sur les nouveaux modes d’investissement en émergence comme l’Equity Crowdfunding.

Le « crowdequity », comme on l’appelle aujourd’hui, se caractérise par des prises de participations (« equity ») par la foule (« crowd ») dans le capital de startups non cotées mais à forte capacité de croissance. Aujourd’hui, il fait partie des outils en émergence en mesure d’augmenter l’investissement en capital-risque.

A terme, coupler les solutions offertes par la BPI à ces nouveaux moyens de financement constituerait une alternative adéquate pour relancer l’économie et la croissance des PME innovantes en France.

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