Le début du XXIe siècle a compté son lot d’innovations disruptives, ces inventions avant-gardistes qui révolutionnent en profondeur un secteur économique, et réinventent nos habitudes : le Bitcoin, Uber, les MOOCs… Alors, qu’attendez-vous pour créer la rupture ?

Être ou ne pas être disruptif … Telle est la question que vous devrez vous poser en 2015. Et beaucoup d’entrepreneurs ne vont ont pas attendu pour y répondre ! Analyse d’un nouveau capitalisme porté par les technologies de rupture.

Parlons Innovation

Qu’est-ce que l’innovation ? Pour comprendre l’innovation, il faut revenir à ses fondamentaux économiques. Le grand penseur de l’innovation s’appelle Joseph Schumpeter. Économiste du milieu du XXe siècle, Schumpeter est le premier à théoriser l’innovation comme véritable ressort de la croissance économique.

D’après lui, chaque cycle économique résulte d’une innovation fondamentale, qui rompt avec un modèle existant : la vapeur, l’électricité, l’informatique ou encore les nano-technologies. De cette innovation initiale découlent  des centaines d’inventions appliquées à tous les secteurs de l’économie, auxquelles l’économiste donne le nom de grappes d’innovations.

Ces bourgeons portent en eux les graines de la croissance future. C’est pourquoi, dans la théorie de Schumpeter, l’entrepreneur-innovateur est un acteur essentiel de l’économie, créateur de valeur et d’emplois.

Qu’est-ce que la disruption ? Le terme disruption est issu du latin disruptum, qui signifie « éclater, briser en morceaux ». L’image parle d’elle-même : l’innovation disruptive s’empare d’un marché et fait voler en éclats les certitudes, défait des procédés considérés comme acquis, brise des monopoles et fait tomber des empires.

Mais attention, ne nous méprenons pas : contrairement à l’innovation primitive décrite par Schumpeter, l’innovation disruptive ne transforme pas seulement un marché en proposant un meilleur produit. Ce qui la caractérise, c’est la création de nouveaux modèles destinés à rendre massivement et simplement accessible une technologie ou un service autrefois réservé à une élite ou à des initiés, à l’image de Wikipedia qui a révolutionné l’accès au savoir pour les 3 milliards d’utilisateurs d’Internet sur la planète.

L’innovation disruptive : une évolution fondamentale du capitalisme ?

D’où vient le terme « disruptif » ? C’est Clayton M. Christensen, professeur à Harvard, qui emploie le premier ce terme dans dans un livre publié en 1997 The Innovator’s Dilemma. D’après lui, l’arrivée des nouvelles technologies a facilité le travail des entrepreneurs disruptifs.

Aujourd’hui, peu de secteurs résistent à la digitalisation de l’économie, et le potentiel de création de nouvelles entreprises grâce aux nouvelles technologies est très important : tous les secteurs d’activité doivent être réinventés au regard des possibilités ouvertes par Internet.

Cette évolution s’appuie en outre sur une réorientation des capitaux financiers vers les technologies disruptives. C’est un changement majeur par rapport aux vingt dernières années : depuis les années 1980 et l’avènement de la finance, l’objectif des financiers a été centré sur la maximisation du rendement à court terme. Aujourd’hui, les capitaux s’orientent davantage vers les technologies prometteuses, et parfois moins rentables à court terme. 

Des innovations potentiellement dangereuses ? Dans le modèle de Schumpeter, les grappes d’innovations sont porteuses de croissance, mais cette croissance est vite rattrapée par la destruction d’emplois qui résulte de l’innovation, à l’image de la dactylo qui perd son emploi suite à l’invention de l’informatique.

Schumpeter utilise le terme de « destruction créatrice » pour qualifier ce processus. Mais cette vision est avant tout descriptive : selon Clayton M. Christensen, l’innovation disruptive, appuyée par les financements adéquats, devrait permettre de créer assez de croissance et d’emplois pour compenser les destructions induites par le processus même d’innovation.

Comment être disruptif en 2015 ?

Vous cherchez encore ? Voici quelques exemples d’innovations disruptives qui peuvent vous inspirer :

  • Les Fintech : ces start-ups spécialisées dans le financement alternatif ont déjà commencé à s’attaquer à une réforme en règle du secteur financier. Alternatives aux banques et aux marchés financiers, les plateformes de crowdfunding comme Sowefund permettent, par exemple, aux entrepreneurs de lever des fonds sans recourir aux acteurs traditionnels, et aux particuliers d’accéder au financement de start-ups prometteuses, tout cela par le biais d’Internet. Autres exemples de fintech au potentiel intéressant : le compte Nickel, le premier compte sans banque qui offre tous les services bancaires traditionnels (RIB, Mastercard, service client), mais qui s’ouvre uniquement chez votre buraliste, ou encore Square, un service gratuit de paiement par smartphone.
  • Sigfox : la start-up toulousaine est à l’origine du premier et seul réseau de connectivité dédié aux objets. Technologie développée depuis 2010, Sigfox est à présent prête à investir le marché, après une levée de fonds de 100 millions d’euros réalisée en début d’année, la plus grosse pour une start-up française, et une présidente du conseil dont le nom ne nous est pas vraiment inconnu : Anne Lauvergeon, ancienne présidente d’Areva.
  • les MOOCs : innovation disruptive de l’éducation, les MOOCs permettent aux particuliers de suivre des cours dispensés en ligne par les plus grandes universités et écoles du monde. La société qui s’est emparée de ce créneau, Coursera, propose une plateforme regroupant l’intégralité des cours proposés par les établissements partenaires du projet.
  • Uber : l’innovation disruptive par excellence, un service de chauffeur privé à la demande, reposant sur une simple application smartphone, et un système astucieux de géolocalisation.

2015 verra encore de nombreux entrepreneurs disruptifs investir les différents marchés. Et vous, en ferez-vous partie?

 

Ecrit par Capucine Marteau le 13 Mars 2015

 

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