L’annonce du redressement judiciaire, ou pire, de la liquidation, est ce que tout entrepreneur redoute le plus. Mais une fois le coup dur encaissé, ceux qui sont passés par ces mésaventures essaient de prendre l’expérience avec philosophie et tirent de riches enseignements sur cet échec. 

La solution idéale est celle de la reprise, par un investisseur extérieur, ou une autre entreprise à laquelle la start-up auparavant en difficulté apportera son innovation et ses ressources humaines. Mais si ça n’est pas le cas, les entrepreneurs doivent trouver des solutions personnelles.

Une nouvelle idée, une nouvelle équipe, et tout repart à zéro, ou presque, puisque les entrepreneurs ayant connu les difficultés auront tiré les leçons de leur précédente expérience. Après avoir repris une activité entrepreneuriale, nombreux sont ceux qui témoignent s’être rendus compte du manque de recul qu’ils avaient auparavant. La maturité acquise au fur et à mesure des expériences positives ou négatives, permet aux entrepreneurs de savoir quand il faut pivoter, sans persévérer face à une idée qui ne mène à rien.

Intégrer une autre start-up est aussi un phénomène qui s’observe beaucoup. L’expérience acquise lors de l’échec est une véritable ressource valorisée par d’autres équipes entrepreneuriales, à la recherche d’un avis extérieur mais en même temps compréhensif de leur propre vécu.

D’autres entrepreneurs s’orientent vers des activités de conseils en stratégie, en marketing ou encore en communication, en s’appuyant sur les observations qu’ils ont eues sur leur propre activité. D’autres encore intègrent des fonds ou réseaux d’investisseurs auxquels ils apportent leurs points de vue d’entrepreneurs et peuvent donner leur lecture de la réalité, à laquelle les investisseurs sont parfois éloignés.

En dehors de l’écosystème start-up en revanche, l’échec est plus difficile à présenter comme un enrichissement. La culture française ne valorise pas l’échec comme une opportunité, mais le subit comme une fatalité. Aux Etats-Unis, une start-up qui ne survit pas à ses difficultés n’est pas stigmatisée, et les entrepreneurs sont encouragés à ne pas baisser les bras et à retenter l’aventure.

Toutefois, depuis quelques années, les mentalités changent. Beaucoup d’initiatives imitent les méthodes américaines d’appréhension de l’échec, à l’image des FailCons. Ces conférences dont le thème central est l’échec sont animées par des entrepreneurs, des investisseurs et des grands groupes. Elles réunissent un public de plus en plus nombreux, et brisent le tabou de l’échec. Des réseaux d’associations se construisent aussi, pour soutenir les entrepreneurs ayant dû abandonner leur start-up, telles que Second Souffle, SOS Entrepreneurs, 60 000 Rebonds, Re-Créer, regroupées dans un groupement d’intérêt associatif, Le Portail du Rebond.

Ce groupement a participé à la rédaction d’une Charte du Rebond, dont l’objectif majeur est de changer petit à petit les mentalités face à l’échec. Elle a notamment été ratifiée par Fleur Pellerin, alors Ministre déléguée aux PME, à l’Innovation et à l’Economie Numérique. En 2013, elle avait aussi pris une mesure emblématique, à savoir la suppression du fichage des entrepreneurs qui avaient échoué auprès de la Banque de France (le fichier 040).

Même si dans la tourmente, les entrepreneurs en difficulté peinent à trouver des solutions et se sentent seuls, des solutions émergent et les opportunités de rattrapage existent. L’échec n’est pas une fatalité en soit, mais une étape sur le chemin du succès.

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