Les applications de messagerie instantanée ont la cote en ce moment, et les derniers chiffres nous permettent de constater une fois encore l’ampleur du phénomène.
En tête du classement avec ses 830 millions d’utilisateurs, on retrouve QQ, l’application chinoise. Elle est suivit de près par WhatsApp avec 800 millions d’utilisateurs. L’Application de Facebook a donc 100 millions d’utilisateurs de retard sur WhatsApp, que Facebook s’était offert en 2014 pour 19 milliards de dollars. Encore 100 millions d’utilisateurs derrière, on trouve WeChat, qui fait un carton en Asie. Enfin, Viber ferme le classement, très loin derrière ses principaux concurrents puisque l’application ne compte « que » 250 millions d’utilisateurs actifs.
Un combat de titans
Deux titans émergent de ce classement : Facebook et Tencent. Le premier est facile à identifier : outre l’application éponyme, Facebook a également racheté WhatsApp en 2014, pour la somme de 19 milliards de dollars. La combinaison de WhatsApp et Facebook Messenger permet au groupe de revendiquer 1,5 milliards d’utilisateurs !
Face au géant américain, on trouve Tencent. Son nom n’apparait pas en clair dans le classement, mais cette société chinoise développe QQ et WeChat. Cela fait donc un total de plus de 1,4 milliards d’utilisateurs.
Ces deux entreprises, à elles seules, comptent pour plus de 90% des utilisateurs des 5 plus grandes plateformes. En outre, les deux géants ne sont pas en réellement en concurrence directe : le plus grand marché de Tencent est la Chine, où Facebook est censuré. Les deux entreprises jouissent donc toutes deux de quasi-monopoles sur leurs marchés régionaux respectifs.
Un secteur naturellement favorable aux monopoles
Sur un secteur comme la messagerie instantanée, le nombre d’utilisateur a une importance cruciale : il y a en effet un très fort « effet de réseau » : plus grand est le nombre d’utilisateurs, plus forte est l’attractivité et l’utilité du service. Si vous êtes seul parmi vos connaissances à utiliser une application de messagerie particulière, vous ne tirez aucun bénéfice à l’utiliser. Mais si tous vos amis ont aussi cette application, alors son utilité devient très forte.
Les secteurs dans lesquels on trouve des effets de réseau favorisent donc l’émergence de quelques gagnants avec des parts de marché énormes, et entraînent généralement la disparition des petits acteurs.
Les Applications nationales résistent encore
A côté de ces applications qui ont clairement une audience mondiale, bien que Tencent se concentre sur la Chine, on trouve également des applications qui n’ont qu’une portée régionale ou nationale. Par exemple, Kik, une application canadienne inconnue en France, compte environ 200 millions d’utilisateurs. En Corée, c’est Kakaotalk qui est leader, avec 48 millions d’utilisateurs.
Ces applications sont bien implantées sur leurs marchés respectifs, mais ne résisteront probablement pas aux prochaines années : il y a de très fortes chances que les géants tels que Facebook et Tencent, ou pourquoi pas Microsoft, qui essaye de développer l’audience de Skype, décident de racheter ces petits acteurs.
Un secteur toujours en quête de monétisation
Le secteur n’a pas encore vraiment trouvé le moyen de générer de l’argent. Les revenus des sociétés comme SnapChat, Vibe, ou même WhatsApp sont assez faible. Si certaines applications essayent d’incorporer des contenus additionnels payants, ou encore affichent de la publicité, la solution la plus lucrative a été trouvée par Tencent : la société Chinoise a élargi son champs de vision, et cherche à permettre à ses utilisateurs de faire bien plus que juste discuter via ses applications, mais aussi par exemple faire des courses, jouer à des applications, etc. C’est une forme de publicité particulièrement efficace pour un groupe comme Tencent qui est également positionné sur les applications de jeu sur mobile ou sur le commerce en ligne.