Dans un rapport intitulé « Renforcer le dynamisme du capital risque Français », Jean Tirole, prix Nobel d’économie, Marie Ekeland, fondatrice du fonds d’investissement Daphni et Augustin Landier, professeur à Toulouse School of Economics pointent du doigt les faiblesses françaises en matière d’investissement.

Ce rapport critique la faiblesse du capital risque en France, la lourde fiscalité et le rôle de la BPI (Banque publique d’investissement).  Ces installations sont remises en question par Jean Tirole, qui prodigue ses conseils pour un meilleur développement des start-up sur le territoire.

Le constat préoccupant de Jean Tirole

Le capital risque est un facteur essentiel pour la croissance des start-up. Les petites entreprises au début de leur activité dépensent plus qu’elles ne rapportent. Les fonds d’investissements les financent donc en capitaux propres pour que la start-up puisse fonctionner. Pourtant les levées de fonds en France sont plus faibles que ses voisins européens. En cause, une moindre implication du monde universitaire et scientifique dans la création d’entreprise et un nombre insuffisant de Business Angels en France.

La taxation des entreprises en France est une des plus élevées d’Europe. Au Royaume-Uni, le régime de taxation des plus-values le moins favorable correspond au régime de taxation le plus favorable en France. Or Auguste Landier souligne que « La principale rémunération des fondateurs, des dirigeants et des salariés de start-up se fera par les plus-values qu’ils réaliseront au moment de la vente des parts qu’ils détiennent dans leur entreprise ». Le régime actuel français encourage davantage les start-up à s’installer de l’autre côté de la manche.

Le rôle de la BPI est également remis en question. Elle a apporté en 2015 un soutien de 5 milliards d’euros, soit 5 milliards de plus qu’il y a 5 ans. Jean Tirole considère pourtant que le secteur privé se substitue trop souvent au secteur public. Cela influe négativement sur les investisseurs étrangers, qui voient la BPI comme un outil au service d’un Etat protectionniste.

Jean Tirole considère que l’Etat et la BPI n’ont pas les compétences pour déterminer les meilleurs projets business et notamment pour accompagner les licornes, des start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars. Pour preuve, la France possède 3 licornes, mais le Royaume Uni en possède 17.

Des propositions en faveur des start-up

Le rapport formule également des propositions pour assurer un meilleur développement des start-up en France. Il propose de réformer la BPI pour qu’elle soit plus indépendante de l’Etat. Jean Tirole propose également de créér un compte entrepreneur-investisseur, dispositif pour alléger la taxation sur les biens de production pour favoriser l’investissement des grandes entreprises vers les start-up. Cette dernière proposition est actuellement à l’étude au ministère de l’Economie et des Finances.

Le développement du financement privé, via les particuliers et les fonds d’investissement, est donc corrélé à la bonne santé des start-up en France. Sowefund offre ainsi une alternative au financement public en permettant à des particuliers de contribuer au succès des start-up françaises.

Tags: