Nous pouvons marquer cette étape d’une pierre blanche : pour la première fois, un projet immobilier financé à grand renfort de Crowdfunding va voir le jour à New York City !
AKA United Nations
C’est le nom du projet : « AKA United Nations ». Il s’agit d’un hôtel-condominium, c’est-à-dire d’un hôtel composé d’appartements qui accueilleront de manière permanent leur propriétaires lors de séjours assez prolongés, mais seront loué à d’autres occupants le reste de l’année.
Ce projet a coûté 95 millions de dollars à monter, soit environ 84 millions d’euros. Sur ce montant, environ 12 millions de dollars (11 millions d’euros) ont été levés grâce au Crowdfunding. 116 contributeurs ont en effet chacun versé un minimum de 20,000 dollars afin de participer à ce projet qui devrait leur permettre de prétendre à un rendement de 19% à 23%, selon le succès que rencontreront les appartements New-Yorkais.
Des investisseurs cosmopolites
Un point notable de ce projet est l’origine des capitaux. En effet, plus de 90% des investisseurs n’étaient pas des citoyens des Etats-Unis. Cela est dû en partie à l’organisateur de la campagne de levée de fonds via le financement participatif, Prodigy, qui bénéficie d’un fort réseau à l’international, notamment en Amérique latine.
Prodigy n’en est en effet pas à son coup d’essai : la société a déjà fait appel au Crowdfunding, entre autres pour financer le « BD Bacata », la plus haute tour colombienne. Le PDG de Prodigy Rodrigo Niño ne compte d’ailleurs pas s’arrêter en si bon chemin : 3 autres projets immobiliers financés en partie par du crowdfunding devraient voir le jour prochainement.
Un succès prometteur
Le succès du AKA United Nations est d’autant plus remarquable qu’il se situe dans un secteur dans lequel la compétition est très rude : l’immobilier est en effet la cible de très nombreux investisseurs qui préfèrent les levées de fonds traditionnelles plutôt que l’hétérodoxie du crowdfunding.
Prodigy est donc parvenu à envoyer un message très fort, en se taillant une part, certes minime, mais bien réelle, dans le secteur de l’immobilier dans l’une des villes les plus chères des Etats-Unis. D’habitude, le financement participatif vise des projets plus humbles, par exemple le financement de bâtiments de taille moyenne en banlieue ou dans des zones secondaires, dans lesquelles le coût du capital (et donc le rendement attendu) sont moindres.
Cependant, il convient étalement de nuancer cette nouvelle : le crowdfunding devrait lever 2,57 milliards de dollars pour les projets immobiliers aux Etats-Unis en 2015, d’après Massolution. SI ce chiffre semble très conséquent, il ne représente qu’une partie infime du marché total, qui s’élève à plus de 255 milliards de dollars par an d’après Real Capital Analytics.
Il faut donc retenir du financement du AKA United Nations qu’un pallier a été franchi, mais qu’il y a encore beaucoup à faire, et que les plateformes de crowdfunding ont encore une très large marge de progression pour s’imposer.
Merci pour cet article qui cible bien le crowdfunding aux Etats-Unis. La France possède effectivement un certain retard concernant ce type de financement participatif comparé aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, mais tend à se développer de manière positive au cours des dernières années.
Bonjour, très intéressant cet article, en effet le crowdfunding immobilier a le vent en poupe mais les niveaux de rentabilité sont ils intéressant ? Ce type de projet ne présente t-il pas de dangers pour le particulier ?