TOUT D’ABORD, POUVEZ-VOUS VOUS PRÉSENTER À CEUX QUI NE VOUS CONNAISSENT PAS ? QUI SE CACHE DERRIÈRE NATURAÉ ? 

Christophe CORTÈS : Co-fondateur de NATURAÉ. J’ai toujours opéré dans l’industrie de la Grande Consommation et de la Distribution. Tout d’abord côté marques au sein du Groupe Savencia (Caprice des Dieux, Cœur de Lion, Bresse Bleu, St Moret, …) puis chez William Pitters sur les Vins & Spiritueux (William Peel, Porto Pitters, Bordeaux Malesan, Château Pape Clément, …). J’ai ensuite basculé du côté distributeurs en centrales, au sein des directions achats & marketing, toujours dans l’alimentaire. J’ai ainsi eu la chance de pouvoir intervenir sur l’intégralité des catégories alimentaires dans des groupes tels que Auchan, Casino et Cora/Match, en France et à l’international. Ces 25 ans d’expériences me permettent de connaître les codes et méthodes des filières industrielles et de distribution.

Geneviève SALSAT : Co-fondatrice de NATURAÉ. Juriste de formation, j’ai créé il y a 11 ans après de nombreuses années passées à l’Assemblé Nationale, un Cabinet de Conseil pour accompagner les entreprises dans leurs stratégies politiques. Cet accompagnement m’a amené à travailler également avec elles sur leur stratégie de développement. À ce titre j’ai été conseillère de nombreuses entreprises dans le secteur agro-alimentaire dont le Groupe Findus ou le CEMAFROID sur la chaine du froid.



NAPOLÉON HILL DISAIT, “TOUTES LES RÉALISATIONS, TOUTES LES RICHESSES ACQUISES ONT DÉBUTÉ AVEC UNE IDÉE”. ET VOUS, COMMENT VOUS EST VENUE L’IDÉE DE NATURAÉ ?

CC : NATURAÉ est une conséquence et une volonté.

La conséquence de ces 25 années dans l’industrie de la Grande Consommation, avec tous ces aspects positifs. J’ai constaté aussi le revers de la médaille sur les origines des produits, la non-transparence des marques auprès du consommateur. J’ai observé aussi de la négligence  au sujet de la pollution des emballages, leur sécurité sanitaire pour certains d’entre eux et leur empreinte carbone. Trop peu est fait alors qu’il existe des solutions, et beaucoup (trop) font du green-washing. Les consommateurs sont de moins en moins dupes ! Et c’est tant mieux.

Une volonté ensuite. Celle d’avoir des produits que moi-même je souhaiterais trouver en rayon. C’est à dire des produits transparents sur les origines, sur les bienfaits nutritionnels, sans résidus de pesticides et sans OGM. Bref, des produits le moins transformés possible. Les huiles culinaires étaient donc une évidence, car c’est un produit largement consommé permettant d’avoir le plus d’impact possible sur notre environnement et notre responsabilité sociétale d’entreprise.

C’est le partage et l’alignement de ces valeurs que nous partagions avec Geneviève.

GS : NATURAÉ est le résultat de ma propre demande en tant que consommatrice, à la recherche de produits sains et non polluants. C’est ensuite la volonté de montrer qu’un industriel peut entendre cette demande et savoir y répondre. C’est enfin, la volonté de coller aux enjeux sociétaux et à celui de la transition alimentaire.

Pour toutes ces raisons, Christophe Cortès et moi avons relevé ce défi avec NATURAÉ.


À QUOI RESSEMBLE VOTRE JOURNÉE TYPE ?

GS : J’ai la chance d’habiter en bordure de forêt et de pouvoir commencer ma journée par une marche nordique. Ce qui est à la fois dynamique et plein d’humilité devant ce spectacle sans cesse renouvelé de la nature.

Ma journée est ensuite totalement consacrée à NATURAÉ et aux différents contacts Fournisseurs/ Distributeurs afin d’être prêts pour la campagne promotionnelle qu’ils organisent pour nous.

CC : 30 minutes d’exercices physiques tous les matins avant de démarrer la journée. C’est un rituel indispensable. Prendre soin du corps pour prendre soin de l’esprit.

La journée est ensuite dédiée à tous les sujets à pousser en même temps. Et ils sont variés ! Les Clients en premier, quoiqu’il arrive. Derrière l’intendance suit, nous nous sommes organisés de telle sorte que les complémentarités au sein de l’équipe soient un véritable atout et nous facilitent les échanges et les prises de décisions.


QU’EST CE QUI VOUS A POUSSÉ À CHOISIR LA VOIE DE L’ENTREPRENEURIAT ?

CC : J’ai toujours eu à l’idée entreprendre (même déjà avant le démarrage de ma vie professionnelle !). Mais j’ai voulu apprendre d’abord et m’enrichir professionnellement au travers de mes expériences qui ont d’ailleurs essentiellement été sur l’entrepreneuriat … pas de hasard !

Ensuite, ‘Entreprendre’ rime pour moi avec « valeur ». Amener une vraie valeur ajoutée sur un produit grâce à une réelle innovation, la plus bénéfique possible pour la communauté.

Entreprendre pour copier de l’existant n’avait pas d’intérêt à mes yeux. Je voulais donc donner un sens à ce que j’entreprenais. Amener une contribution, aussi petite soit-elle, à un ensemble plus vaste, faire quelque chose de concret et avoir un réel impact !

Enfin, dans ‘Entreprendre’ je mets aussi la notion « d’Équipe ». Entreprendre seul ne fait aucun sens. Fédérer des gens autour d’un projet, partager les mêmes valeurs que vous, ça aussi ça a du sens. J’ai longtemps joué au rugby et l’image est plus parlante que les mots. Vous n’êtes rien seul. L’équipe c’est l’intelligence collective en entreprise. Chacun a ses expertises et nourrit l’ensemble.  L’engagement et l’implication sont clés.

GS : L’entrepreneuriat est un état d’esprit qui allie à la fois l’indépendance et le travail d’équipe. Cette liberté est pour moi une source infinie de possibilité, et une très grande satisfaction lorsque ses efforts sont couronnés de succès.

C’est pour toutes ces raisons que pour moi l’entrepreneuriat est la forme la plus aboutie d’activité professionnelle et celle que j’ai choisie.



QUEL(S) CONSEILS DONNERIEZ-VOUS À UN FUTUR ENTREPRENEUR ?

CC : Plutôt que des conseils, je préfère quelques traits de personnalité et de caractère qui me paraissent indispensables pour créer une entreprise et lancer une activité ‘from scratch’ : résilience, persévérance, consistance, discipline, travail, combativité, résistance au stress et à l’échec.

GS : Le premier conseil est de bien analyser le marché dans lequel il veut intervenir. Le deuxième est de savoir fédérer autour de lui une équipe qui lui apporte les compétences qu’il n’a pas. Le troisième est de garder un recul nécessaire pour pouvoir analyser les situations, non pas comme il voudrait qu’elles soient, mais comme elles sont réellement.


POURQUOI AVOIR CHOISI L’INVESTISSEMENT PARTICIPATIF POUR DÉVELOPPER NATURAÉ ?

GS : L’investissement participatif est un moyen efficace pour une entreprise d’une part de lever des fonds, d’autre part de faire rentrer des investisseurs. Au-delà du simple financement, les investisseurs peuvent également amener une vision, des réseaux et donc enrichir de leur propre expérience l’entreprise dans laquelle ils ont investie.


QUELS SONT VOS PROCHAINS DÉFIS/VOEUX POUR CES PROCHAINES ANNÉES ?

CC : Nous avons déjà identifié de nombreux territoires de marque où NATURAÉ pourrait être tout à fait légitime pour lancer de nouvelles innovations de rupture. Cela nous permettra d’ailleurs d’optimiser encore plus certaines de nos fonctions clés, telle que la logistique par exemple.

Nous continuerons nos engagements pour neutraliser complètement notre empreinte carbone.

Et le secteur alimentaire a comme particularité d’avoir une dimension internationale. Nos produits supportent des dates de consommation longues. Beaucoup de pays ont exactement les mêmes problématiques que la France, sans solutions à date. Par conséquent, avec Geneviève, nous travaillons déjà pour développer significativement notre activité à l’étranger.

GS : NATURAÉ c’est une autre façon d’acheter et de consommer. C’est adhérer à une démarche d’achat de produits sains et non polluants. Cette démarche n’a pas de frontières et est partagée par de plus en plus de consommateurs. L’envolée de Yuka en est une preuve flagrante. Le concept NATURAÉ est donc voué à s’étendre au-delà de nos frontières et à séduire les consommateurs de nombreux pays.

Mes vœux sont donc de donner à NATURAÉ une dimension internationale afin d’apporter au plus grand nombre un produit de consommation courante qui réponde à cette aspiration.


POUR FINIR, QUELLE EST VOTRE PHILOSOPHIE DE VIE EN 3 MOTS ?

GS : En trois mots : Respect de l’autre / Respect de la nature / Respect de la santé.

CC : En trois mots : Travail / Engagement / Équilibre.