Depuis le début des années 2000, l’entrepreneuriat au féminin représente près de 12% de la croissance en France. Pourtant des inégalités continuent à se faire sentir entre hommes et femmes dans l’Hexagone. Pour lutter contre ces discriminations, les femmes ont mis en place des réseaux afin de se faire entendre de vive voix, et ça marche.
Des inégalités persistantes
Selon un rapport du Centre d’Analyse Stratégique (CAS), 70% des femmes en France considèrent l’entrepreneuriat comme un excellent choix de carrière et une grande partie d’entre elles songe à se lancer dans l’aventure. Cependant, toujours selon la même étude, elles ne représenteraient que 30% des créateurs et dirigeants d’entreprises.
Mais pourquoi si peu ? Si l’on en croît l’ancienne ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkassem, ces inégalités « existent principalement dans l’accès au crédit et au financement » et pour preuve, le taux de rejet de crédit bancaire qui s’élève à 2,3% pour les hommes atteint près du double pour les femmes (4,3%).
Si l’on additionne cette statistique au manque d’investissement en capital-risque des autres institutions spécialisées en France, on peut d’ores et déjà remarquer qu’il est très compliqué pour une femme de lever des fonds et de financer son projet.
C’est pour lutter contre cette difficulté que des réseaux dédiés aux femmes se mettent progressivement en place afin de leur permettre d’accroître leur force de frappe dans notre économie.
Ces organisations de femmes engagées prennent de plus en plus d’importance et évoluent comme des groupes de pression, car au-delà de l’aspect du lobby, ils constituent un véritable ascenseur social pour les femmes. Qu’ils soient bien établis en Europe comme Femme Business Angels ou à échelle nationale comme Fédération Pionnière ou Entreprendre au Féminin, ces réseaux ont pour objectif d’aider les femmes à s’accomplir dans leur carrière professionnelle mais surtout de pérenniser toutes leurs initiatives économiques. Pour Emmanuelle Ajon, élue socialiste à la mairie de Bordeaux et présidente de l’association Engagées : « On fonctionne beaucoup, nous, dans notre milieu, grâce aux réseaux de copines. Un soutien pratique, psychique et professionnel. Mais, dans d’autres milieux, les réseaux naturels ne se créent pas ». Pour preuve, la « Mesure sur la féminisation des conseils d’administration des grandes entreprises » a pour objectif d’accroître concrètement la proportion des femmes dans les entreprises.
Le Crowdfunding comme alternative pour l’entrepreneuriat au féminin
Pour toutes ces femmes créatrices de projets, le crowdfunding apparaît comme une solution plus qu’intéressante, un outil fait « sur mesure ». Selon une étude de Dan Marom et Orly Sade, universitaires israéliens et Alicia Robb, chercheur à la Kauffman Fondation, les femmes atteignent sur les plateformes de crowdfunding un taux de financement supérieur de 8 points par rapport aux hommes. Toujours selon l’étude, les femmes faisant appel au crowdfunding pour lever des fonds sont majoritairement financées par des… Femmes ! Preuve une fois de plus de l’avantage de cet outil pour permettre à l’entrepreneuriat au féminin de se développer davantage.