La France et l’Angleterre… Une vieille histoire d’amour, mais aussi de rivalité religieuse, politique et diplomatique ! Après la guerre de Cent Ans, la concurrence coloniale en Amérique du Nord et les quarts de finale de la Champions League 2015, focus sur un duel entre la France et l’Angleterre sur un autre terrain de jeu… Le crowdfunding !
Le crowdfunding se démocratise en France
Le crowdfunding est une tendance, certes, mais surtout un mode de financement de plus en plus sollicité en France pour financer les start-ups. Avec une croissance moyenne de 167% en trois ans, il représente une véritable alternative aux banques et fonds d’investissements, grâce à une proximité avec la foule et à une visibilité améliorée lors des campagnes de crowdfunding. Depuis 2014, les plateformes de crowdfunding sont labellisées pour identifier celles qui respectent la législation et favorisent l’engouement des Français à participer au financement de projets innovants.
Avec ses 154 millions d’euros levés en 2014, dont 88 millions dans le lending, et ses 70 plateformes, la France constitue tout de même le premier marché continental, mais pas le premier marché européen. Elle doit faire face au leader incontesté sur le marché du crowdfunding européen, l’Angleterre.
L’Angleterre domine le marché européen
Mais la France peut-elle réellement rivaliser avec l’Angleterre? Pour l’instant, l’écart est énorme entre la France et l’Angleterre, malgré l’engouement des Français pour le crowdfunding. Les plateformes britanniques réunissent à elles seules 79 % de la collecte européenne, soit 2,3 milliards d’euros. Pourtant, l’Angleterre compte autant de plateformes que la France (72 plateformes de crowdfunding contre 70 en France). Elle tirerait son épingle du jeu grâce aux prêts accordés aux PME et à la consommation, dans un contexte de taux d’intérêt élevés pour les acteurs traditionnels du financement.
La position de leader sera difficile à saisir, surtout que les chiffres prévoient que l’ensemble du Royaume-Uni collectera près de 5,3 milliards d’euros contre seulement 1,3 milliard d’euros pour le reste de l’Europe. Pourquoi ne pas s’inspirer du modèle des plateformes de crowdfunding britanniques ?
L’Europe face aux Etats-Unis
Le constat est sans appel, le crowdfunding est en plein essor en Europe. Que ce soit en France ou en Angleterre, l’Europe est en plein boom, avec une hausse de près de +144% de fonds collectés entre 2014 et 2015. Certaines prévisions annoncent que les fonds collectés via le financement participatif devraient encore doubler pour atteindre les 7 milliards d’euros sur le continent européen. Des prévisions prometteuses, mais pas autant que celles des Etats-Unis, le pays du crowdfunding par excellence.
En effet, les Etats-Unis détiennent la plateforme de crowdfunding la plus puissante au monde: Kickstarter. Elle a permis de financer plus de 70 000 projets pour plus d’un milliards et demi de dollars collectés. Les résultats en 2014 sont impressionnants : la plateforme aurait collecté un demi-milliard de dollars auprès de 3,3 millions de personnes. Kickstarter devrait débarquer en France d’ici quelques mois, et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour les plateformes européennes.
On compte près de 300 plateformes dans le monde. 180 d’entre elles sont en Europe contre 60 en Amérique du Nord. Pourtant, les plateformes de crowdfunding européennes ne lèvent pas autant de fonds que les plateformes américaines, qui ont déjà passé la barre des 10 milliards de dollars de fonds collectés. Nous sommes encore loin en termes de levées de fonds pour instaurer une réelle rivalité entre l’Europe et les Etats-Unis, mais un jour, qui sait ? L’Allemagne s’est bien imposée face au Brésil lors de la dernière Coupe du Monde de Football !
écrit par Thomas Aubert