La déficience visuelle ne devrait pas être un frein dans la scolarité ou dans le monde du travail. Cette méconnaissance est souvent due à un manque d’informations sur les troubles de la vision. Les outils sont aussi parfois trop fermés et peu lisibles par les voyants. Avec l’avènement du numérique une inclusion entre mal-voyants et voyants doit être nécessaire. C’est pourquoi la société InsideVision, actuellement en levée de fonds sur Sowefund, a créé la tablette InsideOne. La première tablette tactile braille, qui permet une inclusion totale en milieu scolaire comme dans le monde du travail.
Une population non négligeable et pourtant souvent mal connue
On compte près de 1,7 million de personnes atteintes d’un trouble de la vision en France. Il y a aujourd’hui 207 000 aveugles et mal-voyants profonds. Pour rappel, une personne aveugle est celle dont l’acuité visuelle du meilleur œil après correction est inférieure à 1/20 dont le champ visuel est réduit à 10° pour chaque œil. On retrouve les troubles de la vision non corrigés, la cataracte, le glaucome, ou encore la DMLA.
Un parcours d’apprentissage difficile
Dans le cadre d’un cursus classique, un enfant mal-voyant ou non-voyant fait face à de nombreuses difficultés. Rien que sur la prise de notes et les exercices, un professeur va devoir prendre en compte le handicap de l’élève et s’adapter à ses outils. Si certains professeurs feront l’effort de se conformer aux méthodes d’apprentissage de l’enfant, d’autres demanderont à l’enfant de s’adapter.
C’est une difficulté qui encore aujourd’hui fait débat. Le manque d’inclusivité des outils pour les personnes malvoyantes demande énormément de ressources humaines et matérielles. La plupart des cours sont visuels, projetés au tableau et demandent de passer par une phase non négligeable de transcription si l’enfant à l’incapacité de pouvoir lire. Il est également nécessaire de trouver une solution pour que le professeur puisse comprendre en retour les réponses écrites de l’enfant ou avoir une personne dédiée à l’enfant, mais cette solution créée encore plus un gap entre l’enfant non-voyant, le professeur et les autres élèves.
L’accessibilité, un luxe difficilement accessible
La scolarité dans la vie d’un enfant mal-voyant ou non-voyant n’est pourtant pas impossible, bien au contraire. Il existe des écoles adaptées où les enfants peuvent apprendre dans un cadre équilibré. Cependant leurs nombres ainsi que leurs proximités peuvent ne pas être une solution viable sur le long terme. L’école classique autorise à accueillir un enfant qui ne voit pas ou qui est mal-voyant. Malheureusement, avec l’évolution des outils d’apprentissage au sein des écoles, l’accessibilité pour l’handicap, elle, n’a pas suivi cette évolution. Avec cette différence, l’enfant va donc rencontrer des difficultés pour rattraper le cours.
Les difficultés ne s’arrêtent également pas à la scolarité. Puisque dans le monde professionnel une personne en déficience visuelle peut subir plusieurs discriminations.
La première est celle de la peur des employeurs de ne pas avoir la possibilité de les faire travailler comme personne voyante, à compétence égale. Une grande majorité des gens dit “aveugles” ont malgré tout une certaine autonomie visuelle. Cependant, ils peuvent avoir des difficultés à lire ou voir sous certaines conditions trop ou peu lumineuses. Dans un environnement adapté et avec les bons outils, le non voyant peut très bien réaliser des tâches sans difficulté. Cependant, au vu de la méconnaissance de bon nombre d’entreprises face aux possibilités qui existent, le parcours s’arrête souvent au moment de l’entretien.
Les choses misent en place par l’État et les écoles
L’État a depuis quelques années déjà mis en place un certain nombre de solutions afin de permettre une meilleure intégration de l’élève malvoyant.
Le tiers-temps, une rallonge de temps, dans une pièce séparée, est l’un des dispositifs les plus courants. Il peut aider à réaliser un contrôle dans de meilleures conditions. Il est aussi possible d’avoir une personne qui va assister l’enfant et apporter un soutien autant moral que pédagogique. On peut reprocher cependant une action un peu trop ciblée sur l’assistance après les cours. Au final, peu d’aides en lien avec les outils permette de faire la jonction entre le professeur et l’enfant.
Le manque d’inclusivité dans les outils
Aujourd’hui, les manuels scolaires vont vers un format numérique et par conséquent, demande d’avoir un ordinateur ou une tablette. Ce format numérique demande à l’enfant de posséder une tablette adaptée, avec une retranscription vocale. Sur le marché des appareils informatiques spécialisés dans l’accessibilité des non voyants, les possibilités sont limitées à l’heure actuelle. L’interaction possible sur des claviers brailles par des voyants est également une difficulté supplémentaire. Sans connaître le braille, l’utilisation et la compréhension est presque impossible. On peut prendre exemple sur la machine Perkins qui permet d’écrire directement du braille et de pouvoir le toucher pour lire son contenu.
La machine Perkins est la machine à écrire le braille la plus utilisée dans le monde. Mécanique et portable fabriquée par Howe Press, elle offre la possibilité de pouvoir écrire en braille rapidement et simplement. Cependant son utilisation reste exclusivement destinée à une utilisation pour les aveugles. De plus, même si la machine Perkins est robuste, son poids devient vite un problème pour la déplacer.
Malgré de nombreux outils à destination des aveugles, ces outils posent un souci d’interaction avec eux. L’avancée technologique de nos ordinateurs et appareils informatiques peinent aussi à s’adapter et à proposer une utilisation simultanée entre le non-voyant et le voyant. Le manque d’inclusion est donc la problématique première dans ces outils qui sont, pour certains, un moyen primordial de pouvoir apprendre et travailler.
InsideOne, une alternative inclusive adaptée
Fondée en 2014, la startup InsideVision a conçu la première tablette tactile InsideONE. En plus d’être une tablette avec un écran et un système d’exploitation connu (Windows), elle propose un ensemble d’outils et de logiciels, rendant son utilisation commune entre non voyants et voyants.
Pour que l’ensemble des technologies soient intégrées parfaitement au logiciel, InsideVision a fait le choix d’utiliser deux systèmes d’exploitation :
Premièrement, la quasi totalité du parc informatique des entreprises utilise Windows pour son coté inclusif. Cette décision s’explique par le gain d’accessibilité qu’il propose. Il est accompagné d’une surcouche logiciel conçue pour fusionner une retranscription visuelle pour le voyant et une interface adaptée pour le non voyant.
Deuxièmement, InsideVision a developpé en interne Home, le système d’exploitation qui offre un système d’exploitation comportant une suite de logiciels spécialisés pour les aveugles afin qu’ils puissent travailler dans les meilleures conditions.
L’écran intégré de la tablette InsideONE comporte un creusé, une technologie brevetée par InsideVision. Elle permet au non-voyant d’écrire et propose un affichage du texte visuel pour que le voyant puisse voir le contenu. Un clavier braille disposé en dessous de l’écran offre au non-voyant la possibilité de lire le contenu en braille.
Une levée de fonds pour InsideVision sur Sowefund
InsideVision recherche actuellement 500 000€ en capital sur Sowefund, pour pouvoir développer sa technologie. Cette levée va leur permettre de :
- Renforcer l’offre software Home et perfectionner sa suite logiciel;
- Renforcer l’offre Hardware en augmentant les performances de ses composants afin de garantir une réactivité et une utilisation agréable.
- Transposer la technologie “Toucher sans voir” à d’autres produits que la tablette et offrir à d’autres entreprises la possibilité d’utiliser la suite logiciel.
- Développer la partie commerciale pour promouvoir et diffuser la technologie “Toucher sans voir” à tous les secteurs d’activités où le digital exclut les voyants et les non-voyants. Mais aussi aux secteurs qui souhaitent améliorer l’utilisation du digital à l’ensemble de la population.