TOUT D’ABORD, PEUX-TU TE PRÉSENTER À CEUX QUI NE TE CONNAISSENT PAS ? QUI SE CACHE DERRIÈRE BABYSAFE ?
Je suis médecin, j’ai 60 ans. Je suis originaire de la Nièvre où j’ai exercé la médecine semi-rurale pendant une petite dizaine d’années, avec fort engagement professionnel : syndicat, ordre des médecins et surtout Unions Régionale des Médecins.
Cela m’a permis d’être membre du conseil scientifique de la HAS (ANAES à l’époque). J’ai aussi contribué à l’élaboration de la première version de la certification des hôpitaux. J’ai ensuite développé une entreprise qui recrutait des médecins investigateurs pour participer aux essais cliniques. Puis j’ai dirigé un centre de recherche en économie de la santé.
De 2011 à 2020, j’ai travaillé dans le domaine de la responsabilité médicale, dans une mutuelle, SHAM, qui assure les hôpitaux, les cliniques et les professions médicales à risque.
Pendant tout ce temps j’ai continué le soin en assurant des remplacements dans des services hospitaliers.
En dehors de cela, je suis un manuel, j’aime construire, fabriquer. J’acquiers progressivement des compétences en permaculture que je tâche d’appliquer dans mon jardin. Je m’attelle aussi à réduire mon bilan carbone (moins de 4 tonnes l’année dernière) et les déchets que je produis.
NAPOLÉON HILL DISAIT, “TOUTES LES RÉALISATIONS, TOUTES LES RICHESSES ACQUISES ONT DÉBUTÉ AVEC UNE IDÉE”. ET TOI, COMMENT T’EST VENUE L’IDÉE DE BABYSAFE ?
L’idée m’est venue lorsque je travaillais en responsabilité médicale.
Je voyais les parents confrontés à la naissance d’un enfant porteur d’un handicap, venir chercher la responsabilité des soignants, suspectant que la grossesse avait été mal suivie ou qu’une faute avait été commise lors de l’accouchement. Les requérants obtiennent une indemnisation pour erreur ou faute dans environ 20% des cas. Donc je voyais 4 sur 5 de ces cas cumuler la douleur d’avoir un enfant porteur d’un handicap avec le temps passé, le coût et finalement l’échec d’une procédure en recherche de responsabilité. Pour eux, c’était double peine ! Je me suis dis qu’il fallait absolument faire quelque chose pour cette population particulièrement fragilisée.
Étant dans le domaine de l’assurance, il m’a paru logique de trouver un moyen de financer les soutiens dont les failles concernées ont besoin grâce à un produit de prévoyance.
POUR TOI, QUEL EST L’INTÉRÊT D’AVOIR CRÉÉ UNE SOCIÉTÉ À IMPACT ?
Nous pouvons être assurés aujourd’hui pour le risque de maladie, de maladie graves, d’invalidité ou de décès. Mais rien en ce qui concerne la naissance !
Notre mission est de couvrir le dernier grand risque non assuré à ce jour, la naissance. Il s’agit d’un sujet de société, d’inclusion, d’équité, qui ne pouvait qu’être porté par une entreprise à mission, respectant de plus les principes de gestion de l’économie sociale et solidaire.
À QUOI RESSEMBLE TA JOURNÉE TYPE ?
D’un coup de vélo, je dépose ma petite dernière à l’école. D’un autre coup de vélo j’arrive au bureau ! Comme dans toutes les start-ups, je suis un fondateur polyvalent. Je travaille à l’administration de l’entreprise, sur plusieurs sujets transversaux comme la communication ou les RH et bien sûr autour de l’accompagnement de nos assurés, sur la partie conseils et solutions. Je termine toujours ma journée par un moment dans mon potager en permaculture !
QU’EST CE QUI T’A POUSSÉ À CHOISIR LA VOIE DE L’ENTREPRENEURIAT ?
J’ai souhaité avoir une dernière partie de carrière sur une activité qui a du sens, qui me ressemble. Avec mes associés, nous voulions être libre de construire une offre innovante à notre manière, et de créer une entreprise dans laquelle on se sent bien !
QUEL(S) CONSEILS DONNERAIS-TU À UN FUTUR ENTREPRENEUR ?
Ne pas avoir peur de confronter son idée au monde extérieur. Challenger les avis et conseils qui vous sont donnés. Tant que vous n’avez pas été convaincu que votre idée est une fausse bonne idée, elle reste une vraie bonne idée !
POURQUOI AVOIR CHOISI L’INVESTISSEMENT PARTICIPATIF POUR DÉVELOPPER BABYSAFE ?
Notre innovation a un fort impact social et sociétal. Au travers d’un financement participatif, qui vient compléter le soutien de nos investisseurs historiques, nous avons souhaité permettre à tous les citoyens qui le souhaitent de devenir actionnaire de notre entreprise d’intérêt général.
QUELS SONT TES PROCHAINS DÉFIS/VOEUX POUR CES PROCHAINES ANNÉES ?
Je n’oublie jamais pour qui nous travaillons. Mon vœu est que le plus grand nombre de personnes confrontées à la naissance d’un enfant porteur d’une déficience / handicap ou d’un enfant grand prématuré bénéficie d’un accompagnement personnalisé tel que celui que nous proposons.
J’ai la conviction qu’un jour, notre garantie phare, la GDN* sera aussi naturellement attachée au contrat de travail que le sont aujourd’hui les garanties dites de prévoyance lourde, à savoir l’invalidité et le décès.
L’objectif est, à ce moment-là, d’être devenu le spécialiste des risques liés à la naissance et à la parentalité.
POUR FINIR, QUELLE EST TA PHILOSOPHIE DE VIE EN 3 MOTS ?
Humanisme, écologie, bien-commun.
*Garantie Déficience à la Naissance