Senior Associate chez Serena depuis 2015, Léa Verdillon fait partie de cette jeune génération de femmes investisseurs qui font bouger la finance en investissant dans l’innovation. Rencontre avec une investisseur digital native.

BONJOUR LÉA ! POUR MIEUX VOUS CONNAITRE, POUVEZ-VOUS NOUS EN DIRE UN PEU PLUS SUR VOTRE PARCOURS ET LES MOTIVATIONS QUI VOUS ONT POUSSÉES À DEVENIR INVESTISSEUR ?

Après des expériences dans des startups et en banque d’affaires spécialisée Tech, je me suis dis que l’investissement dans des sociétés innovantes et en croissance était le parfait mélange : rencontrer des entrepreneurs brillants, voir des secteurs entiers se digitaliser et accompagner ces changements aux côtés des sociétés !

AUJOURD’HUI, QUELLES SONT LES OPPORTUNITÉS SUR LE MARCHÉ FRANÇAIS DU FINANCEMENT DANS LES JEUNES ENTREPRISES ?

Depuis quelques années, l’argent est davantage disponible sur le marché : création de nouveaux fonds d’investissement, les grandes entreprises créent également leurs propres fonds (CVC), et il y a plus de Family Offices et de Business Angels.
C’est une superbe nouvelle pour l’écosystème et les jeunes startups ne manquent pas de moyens pour se financer !
En revanche, les startups plus matures sont souvent obligées d’aller chercher en dehors de la France pour trouver des moyens plus conséquents de financer leur développement.
C’est à la fois un signe que les fonds internationaux s’intéressent à nos entrepreneurs, ce qui est bien, mais aussi un signe que les fonds français n’ont malheureusement peut-être pas une assez grande force de frappe …

QUE PENSEZ-VOUS DE LA PLACE DES FEMMES DANS L’INVESTISSEMENT ?

Il me semble qu’il y a de plus en plus de femmes dans les fonds, que ce soit dans les équipes d’investissement ou d’accompagnement des sociétés. Et certaines femmes ont également monté leur propres fonds. En revanche, il est encore rare de voir des femmes associées dans des fonds d’investissements établis.

PENSEZ-VOUS QU’IL Y AI UNE DIFFÉRENCE ET/OU UNE PLUS-VALUE À ÊTRE UNE FEMME DANS CE MILIEU ?

Un entrepreneur se souvient davantage d’une femme investisseur que d’un homme car il en rencontre moins …
Mais le choix d’un entrepreneur pour un partenaire financier, pour accompagner une partie de la vie de son entreprise, dépendra bien entendu de la valeur ajoutée que l’investisseur aura réussi à démontrer, et non pas de son sexe !

QUE DIRIEZ-VOUS AUX FEMMES QUI HÉSITENT ENCORE À INVESTIR ?

Pour investir, je pense qu’il faut savoir se créer des convictions fortes sur une équipe et un marché : ce sont des compétences qui se nourrissent des expériences que chaque femme peut construire.

PLUS PERSONNELLEMENT, QUELLES SONT LES MOTIVATIONS QUI VOUS POUSSENT À INVESTIR DANS UNE STARTUP PLUTÔT QU’UNE AUTRE ?

Il y a beaucoup de motivations différentes, surtout selon le stade d’avancement de la startup. Mais globalement, je regarde toujours l’équipe et sa vision ainsi que la taille et la maturité du marché adressé. J’essaie aussi d’anticiper la future rentabilité de la startup et les différents leviers de création de valeur.

UN COUP DE COEUR RÉCENT À NOUS FAIRE PARTAGER ?

Fifty (thefiftyapp.com) ! C’est un logiciel qui permet aux collaborateurs d’une entreprise d’adopter de nouveaux comportements via l’utilisation de la méthode du Nudge et de l’Intelligence Artificielle.
Associer la théorie et le digital à une mise en pratique pour améliorer les compétences des individus est un angle très prometteur et la fondatrice Alexia Cordier porte une super vision et une très bonne exécution.