Rencontre avec Thomas, Directeur des Investissements sur Sowefund
Ce mois-ci nous lançons notre série #transparence. L’objectif ? Vous faire entrer dans nos coulisses, rencontrer nos équipes et leurs expertises pour comprendre le travail que Sowefund accomplit pour vous apporter les meilleures opportunités possibles.
Parmi les différents pôles qui composent Sowefund, le pôle Analyse est celui chargé de la sélection et de la mise en ligne des dossiers présentés à la communauté.
Chaque année, l’équipe analyste reçoit, échange et analyse plus de 700 candidatures pour n’en sélectionner que quelques-unes. Explications de Thomas, Directeur des investissements, qui nous explique en détail ce processus de sélection.
COMMENT DÉNICHES-TU LES STARTUPS MISES EN LIGNE SUR LA PLATEFORME ?
Au sein du pôle Analyse, nous avons mis en place depuis plusieurs années un certain nombre de stratégies visant à dénicher les meilleures startups. Cette étape, appelée “le sourcing”, est la clé de voûte de notre activité. Chez Sowefund, nous avons financé depuis 6 ans près de cinquante entreprises. Cela nous confère une crédibilité et une visibilité indéniable dans l’écosystème. Grâce à ce track record, nous avons constitué au fil des années un réseau dense de partenaires (entrepreneurs, investisseurs, écosystème) qui nous connaissent et qui savent comment nous travaillons. Ces relations privilégiées avec ce réseau nous permettent d’avoir accès à un grand nombre de dossiers de qualité.
CELA DOIT TE DEMANDER D’ÊTRE TRÈS ALERTE SUR L’ÉCOSYSTÈME ?
En effet, nous réalisons un maximum de prospection et de veille de marché. L’écosystème startup suit un grand nombre de tendances chaque année et les idées se déploient souvent par “grappes”. C’est donc primordial de suivre de près ces tendances !
Dans le cadre de cette veille, nous participons aussi à de nombreux évènements de l’écosystème : concours de startups, sessions de pitch, salons, etc.
C’est un vrai moment privilégié pour rencontrer des entrepreneurs de qualité et qui plus est en recherche de financement !
Lors de ces évènements nous avons la chance de pouvoir échanger directement avec les entrepreneurs afin de mieux comprendre leurs problématiques et les accompagner. Nous sommes parfois partie prenante de ces évènements. Soit en participant en qualité de jury à des concours, soit en organisant nous même notre propre concours : le Fundtruck.
Enfin, nous tissons un maximum de liens avec l’écosystème. Celui-ci est en pleine mutation depuis ces dernières années et nous tenons à ce que notre offre soit au mieux représentée auprès d’eux. Nous collaborons donc fréquemment avec les incubateurs, accélérateurs, pépinières, etc.
COMMENT CHOISIS-TU LES PROJETS UNE FOIS CE SOURCING EFFECTUÉ ?
Nous réalisons, ce que l’on appelle une “due diligence” afin de connaître la fiabilité et la solidité du dossier analysé et ainsi d’être le plus efficace possible sur la phase de vente.
CONCRÈTEMENT, COMMENT PROCÈDES-TU LORS DE CETTE ÉTAPE ?
Le but est d’identifier les signaux positifs ou négatifs. Une due diligence s’articule donc généralement autour de plusieurs axes :
L’équipe : Via plusieurs rendez vous avec les entrepreneurs nous tentons de mesurer leurs expériences, leurs connaissances du marché, leur organisation etc.
Le produit/solution : nous tentons de comprendre la valeur ajoutée du produit ou de la solution via des tests ou des retours clients.
Le marché / concurrence : nous tentons de mesurer la taille de marché sur lequel l’entreprise tente d’aller. Mais aussi quel est son positionnement et quelle est sa stratégie pour y arriver. À ce titre nous sommes amenés à consulter des experts et des études marchés, ou encore de challenger la connaissance des fondateurs sur le secteur.
La traction : les levées de fonds sont la plupart du temps une question d’inertie. Il est donc primordial d’identifier chez les startups des éléments de traction. Ceux-ci peuvent prendre différentes formes : traction commerciale, retours terrains, visibilité, traction investisseurs ou encore traction technologique.
Les barrières à l’entrée : les investisseurs réfléchissent souvent en termes de barrières à l’entrée pour sécuriser leur investissement. Et ces barrières peuvent prendre différentes formes : Technologique, financière, image de marque, réseau, ou encore économies d’échelle.
Finance et stratégie : le but ici est de valider que l’entrepreneur a validé l’ensemble de ces hypothèses de marchés tant sur la partie revenus que sur la partie ressources nécessaires pour atteindre ses objectifs. Tout cela doit se matérialiser dans un business plan financier permettant d’appréhender précisément les besoins financiers de l’entreprise.
QUEL EST SELON TOI LE POINT CRUCIAL À NE PAS NÉGLIGER LORS DE L’ÉTUDE D’UN DOSSIER ?
Je dirais que l’un des points cruciaux à ne pas négliger est la qualification du besoin de financement. Mais aussi l’allocation des ressources dès les premiers mois suivants la levée de fonds.
Mal fait, cela peut aller jusqu’à gâcher la levée de fonds et mettre l’entreprise en danger très rapidement.
On remarque que deux erreurs sont assez communes :
La première consiste à mal identifier les besoins pour atteindre les objectifs fixés. Par exemple sous estimer le nombre de commerciaux nécessaires ou encore sous estimer les coûts d’acquisition marketing.
La seconde consiste à ne pas être efficace dans l’exécution de ce plan d’attaque dès le 1er jour suivant la levée de fonds. Il arrive parfois que l’entrepreneur connaisse des difficultés pour recruter certains profils. Ou encore qu’il fasse des erreurs de recrutement ou encore qu’il soit confronté à des délais plus longs que prévu.
En tant qu’investisseur nous réduisons au maximum ces deux risques. Pour le premier nous faisons, lors de la phase de préparation du business plan, bénéficier les entrepreneurs de toute notre expérience en la matière afin que les hypothèses de besoin soient au plus proche de la réalité.
Quant à la phase d’exécution, nous mettons systématiquement en place un comité stratégique composé des principaux investisseurs. Il vise à accompagner au mieux et au jour le jour les entrepreneurs dans les problématiques qu’ils rencontrent. Chaque membre du comité pouvant faire bénéficier l’entrepreneur de ses expériences et de son réseau.
À CÔTÉ DE CETTE ANALYSE, QUE FAITES-VOUS DE PLUS ?
Pour aller encore plus loin, au-delà de l’analyse du dossier, nous réalisons en général ce que l’on appelle des “references checks”. Ces appels téléphoniques visent à contacter une partie prenante au projet afin d’obtenir un point de vue différent que celui de l’entrepreneur. Dans ce cadre là nous sommes amenés à contacter des clients, des collaborateurs, des partenaires, des investisseurs historiques, etc. Ces échanges souvent moins formels, nous permettent de valider les informations transmises par l’entrepreneur. Mais également de mieux comprendre la proposition de valeur de l’entreprise et cerner la qualité de la relation entre l’entrepreneur et ses partenaires. Ces retours peuvent parfois s’avérer précieux et changer considérablement l’avis que l’on avait sur un projet …
Rendez-vous très bientôt pour l’épisode 2 de notre série #transparence ! Nous aborderons ensemble le processus de négociation du pacte d’actionnaires, élément majeur pour un investissement en toute confiance.
Cet article est intéressant en ce qu’il révèle l’absence d’axe « philosophique » en ce qui concerne les choix. Seuls dont mentionnés « la plus-value » du projet, son marché, la compétence et les connaissances des entrepreneurs et autres études de marché.
Tous ces éléments sont évidemment à prendre en compte mais nulle part il est question de l’utilité sociale du projet, critère essentiel à mes yeux.
Cela explique pourquoi on voit des propositions qui posent question.
l y a quelques années, impact et rentabilité allaient rarement de pair. Aujourd’hui l’intensité concurrentielle et les mouvements de consolidation observés sur ce secteur réconcilient de nouveau ces deux termes.
L’analyse d’un dossier doit donc passer à l’épreuve d’un premier filtre d’analyse «traditionnelle » qui est généralement complété par un second filtre visant à mesurer les aspects sectoriels et les aspects d’impact.
la Vision Mondiale de la Santé s’adhère dans cette option de l’écosystème pour promouvoir ces capacités d’investissements dans ces projets-programmes de la santé